Les victimes de viols et de traumatismes sexuels ont plus de risques de développer des troubles respiratoires par la suite, selon une nouvelle étude de chercheurs néo-zélandais.
Les agressions sexuelles peuvent avoir des conséquences à long terme sur la santé mentale, mais également physique. Les chercheurs de l’université d’Otago en Nouvelle-Zélande ont découvert que les victimes de viols et autres traumatismes sexuels étaient plus susceptibles d’avoir des troubles respiratoires.
Un lien entre viol et une respiration dysfonctionnelle
L’équipe de scientifiques, menée par le professeur Bob Hancox et de la spécialiste de la santé sexuelle le Dr Jane Morgan, a découvert un lien entre le fait d’avoir été violé et « une respiration dysfonctionnelle » aussi bien chez les femmes que les hommes ayant subi ce type d’agression. Par ailleurs, les victimes féminines semblent plus susceptibles de souffrir d’asthme tardif.
La « respiration dysfonctionnelle », également connue sous le nom de syndrome d’hyperventilation, est caractérisé par une respiration trop profonde ou trop rapide. Les patients peuvent aussi présenter des douleurs thoraciques et une sensation de picotement au bout des doigts et autour de la bouche. Ces signes peuvent aussi accompagner une crise de panique.
Les chercheurs ont étudié les dossiers d’un groupe de 1037 participants nés entre 1972 et 1973 à Dunedin qui avaient intégré l’étude longitudinale baptisée “Dunedin Multidisciplinary Health and Development Study”.
Près de 20% de ces femmes et 4% des hommes ont reconnu avoir été violés à un moment ou à un autre de leur vie. L’analyse des informations transmises a révélé que ces victimes étaient plus susceptibles d’avoir une respiration dysfonctionnelle à 38 ans.
Le viol était également associé à des diagnostics autodéclarés d’asthme et de symptômes de respiration sifflante chez les femmes, mais pas chez les hommes.
« S’il s’agit d’une véritable association de cause à effet, ces analyses indiquent que 23% de toutes les femmes asthmatiques à 38 ans, ou près d’un tiers des cas d’asthme adulte pourraient être attribués au viol« , assure le professeur Bob Hancox.
Envisager les troubles respiratoires comme une conséquence d’un traumatisme sexuel
Dans l’article paru dans le dernier numéro de la revue scientifique European Respiratory Journal, le professeur Bob Hancox ajoute « les résultats montrent que la respiration dysfonctionnelle peut être la conséquence d’un traumatisme psychologique grave et est compatible avec les rapports de cas d’abus sexuel chez des patients présentant d’autres types de difficultés respiratoires”.
L’expert et ses collègues appellent ainsi les professionnels de la santé à “reconnaître la possibilité d’expériences traumatisantes antérieures déclenchant une respiration dysfonctionnelle ou un asthme tardif” et ainsi “déterminer si des conseils psychologiques ou d’autres formes de thérapie pourraient aider leurs patients« .
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Les chercheurs se sont concentrés sur le viol parce qu’il s’agit d’une expérience particulièrement traumatisante qui peut être clairement définie. Toutefois, le professeur Hancox estime qu’il est probable que d’autres formes d’abus sexuels et non sexuels puissent avoir des effets similaires. « Nous devons rechercher si d’autres formes de traumatismes sexuels, physiques et psychologiques sont également associées à des troubles du rythme respiratoire« , convient-il.
Par S.Raffin, Journaliste santé,
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